Elon Musk veut réécrire l’histoire avec Grok
Elon Musk l’a annoncé sans détour: il ne veut plus d’une IA nourrie de données qu’il juge biaisées, inexactes ou trop «politiquement correctes». Sa solution? Utiliser son propre modèle, Grok, pour réécrire l’histoire – littéralement.
Dans un message publié sur X, il affirme que Grok 3.5 sera doté de «capacités de raisonnement avancé» et chargé de «réécrire l’ensemble du corpus de la connaissance humaine», en y ajoutant des faits «manquants» et en corrigeant les «erreurs». Le modèle s'entraînera ensuite sur cette base retravaillée, expurgée selon lui des «déchets» qui pollueraient les IA concurrentes. L’objectif est clair: créer une IA alignée sur sa propre vision du monde.
Une IA anti-woke
Cette annonce s’inscrit dans la croisade que Musk mène depuis des années contre le «wokisme». Il accuse les modèles d’OpenAI d’être biaisés et censurés, et défend une IA «anti-woke» censée dire «la vérité», quitte à choquer.
Ce n’est pas une première. Depuis son rachat de Twitter en 2022, Musk a démantelé les outils de modération, ouvrant la voie à une avalanche de désinformation, parfois relayée par lui-même. Pour tenter de corriger le tir, il a lancé «Community Notes»… sans grand succès.
L’idée de réécrire la connaissance a suscité de vives critiques. Le professeur Gary Marcus y voit «un cauchemar orwellien». Le philosophe Bernardino Sassoli de’ Bianchi dénonce une dérive autoritaire:
«Quand des milliardaires décident de remodeler l’Histoire parce que les faits ne leur plaisent pas, ce n’est plus de l’innovation, mais du contrôle narratif.»
La participation du public
Musk a invité les utilisateurs de X à lui soumettre des «faits politiquement incorrects mais véridiques». Une consigne floue qui ouvre la porte au négationnisme, à la désinformation vaccinale, au climatoscepticisme et à d’autres dérives pseudoscientifiques.
Elon Musk a le mérite d’annoncer clairement la couleur: Grok sera une IA alignée sur sa vision idéologique, pas sur le consensus scientifique. Mais à trop vouloir corriger la réalité, il risque surtout de discréditer son outil auprès de tous ceux qui refusent le complotisme.
Sources : Cointelegraph / Mon Carnet