Le New York Times dénonce Perplexity.ai pour violation des droits d'auteur
Selon le Wall Street Journal, le New York Times a envoyé une mise en demeure à Perplexity.ai, un moteur de recherche conversationnel basé sur l'intelligence artificielle, lui demandant de cesser d’utiliser son contenu sans autorisation dans ses résumés générés par IA.
Cette action fait suite à une plainte déjà déposée par le Times contre OpenAI, créateur de ChatGPT, et rejoint d’autres éditeurs, tels que Forbes et Condé Nast, qui accusent également Perplexity d'exploiter leur contenu sans autorisation.
L'entreprise en question, soutenue par Jeff Bezos, ambitionne de concurrencer Google en fournissant des réponses générées par IA. Ses 10 millions d'utilisateurs mensuels actifs soumettent des questions ou des termes à son moteur de recherche, et l’IA répond avec des contenus synthétisés, citant des sources comme le New York Times ou le Wall Street Jouranl.
Le Times affirme que cette pratique constitue une violation de ses droits d’auteur et que Perplexity a tiré un avantage injuste de l'utilisation non autorisée de son contenu journalistique.
Le PDG de Perplexity, Aravind Srinivas, a déclaré qu’il répondrait avant le 30 octobre et qu'il est ouvert à la collaboration avec les éditeurs.
Il avait précédemment assuré au Times qu'elle cesserait d'utiliser des crawlers contournant les restrictions des sites web. Il s’agit de fichiers placés dans le répertoire racine du site, qui guident normalement les robots d'exploration en précisant quelles pages ou répertoires ils sont autorisés à explorer ou non.
Pourtant, début octobre, le contenu du Times apparaissait encore dans les résultats du moteur de réponse, ce qui a conduit à l'envoi de la mise en demeure.
Perplexity a déjà signé des accords avec certains éditeurs et prévoit d’intégrer des publicités dans ses réponses, en partageant jusqu’à 25 % des revenus avec ses partenaires.
Face à la pression croissante des organes de presse, les startups d'IA pourraient être confrontées à des défis juridiques et financiers de plus en plus importants alors qu'elles cherchent à équilibrer innovation et respect des droits de propriété intellectuelle.
Entre IA et auteurs, une véritable guerre se joue devant nos yeux (Heidi News)
Depuis le lancement de ChatGPT et DALL-E, programmeurs, artistes, auteurs, humoristes, maisons de disques et groupes médiatiques ont engagé des poursuites judiciaires contre des sociétés technologiques comme OpenAI, Microsoft, Stability AI, Midjourney, Meta, Anthropic, Perplexity et même Nvidia. Les plaignants soutiennent que ces sociétés ont enfreint les droits d'auteur en exploitant, à leur insu, leur contenu protégé afin d’entraîner leurs modèles d'intelligence artificielle.
La question cruciale est de savoir si l'utilisation massive de données pour entraîner des grands modèles de langage (LLM) relève de la doctrine du «fair use», un principe juridique du droit d'auteur anglo-saxon qui autorise certaines utilisations sans consentement préalable, pour peu que l'œuvre soit transformée de façon substantielle.