Les salaires stratosphériques pour recruter les cerveaux de l’IA
La course à l’intelligence artificielle a déclenché une nouvelle ruée vers l’or. Cette fois, ce ne sont pas des minerais qu’on extrait, mais des talents qu’on s’arrache.
Les géants de la tech comme Meta, OpenAI ou Microsoft dépensent des fortunes pour recruter ou retenir les meilleurs chercheurs. Les chiffres donnent le vertige: primes de 100 millions de dollars, rachats de start-up à plusieurs milliards… tout cela pour les cerveaux capables de faire la différence.
Contrairement aux idées reçues, il ne manque pas de développeurs en Californie. Beaucoup sont au chômage depuis les vagues de licenciements post-Covid, accentuées par l’arrivée des outils de programmation assistés par IA. Mais les entreprises ne cherchent plus seulement des exécutant, elles veulent des figures de proue, capables de produire… et de rayonner.
Attirer une «star» de l’IA permet de rassurer les investisseurs, de booster le cours de l’action, ou encore de lever des fonds plus facilement. Dans cette guerre des talents, l’image compte autant que la compétence.
Des chiffres délirants
Meta a investi 14.3 milliards dans Scale AI, dont 5 milliards pour son jeune patron.
Pour attirer les développeurs d’OpenAI, Meta n’hésite pas à offrir des primes de bienvenue pouvant atteindre 100 millions de dollars.
Les salaires des ingénieurs logiciels chez OpenAI vont de 238'000 dollars à 1,34 million, avec des primes de rétention de 2 millions, selon le site spécialisé Levels, qui suit les packages financiers. Chez Meta, les salaires varient de 210'000 dollars pour les ingénieurs débutants à 3,7 millions pour les ingénieurs de très haut niveau.
Une course alimentée par la peur… et par les promesses
Ce climat de surenchère repose sur un cocktail puissant: la peur de rater une avancée décisive dans un secteur qui évolue à toute vitesse, la volonté de devancer la concurrence, notamment chinoise, et le rêve de l'AGI, perçue comme une source de profits vertigineux.
Pourtant, tout ne se joue pas sur le terrain financier. De plus en plus de chercheurs cherchent aussi du sens à leur travail. Ils privilégient des structures comme Anthropic ou Safe Superintelligence, qui offrent davantage d’autonomie, une vision plus éthique, et moins de pression commerciale. Ce n’est donc pas seulement une bataille de salaires, mais une bataille de valeurs.
Sources : The Financial Times / CNBC
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